Sens critique, le 11 septembre 2013
Classé sans suite
Flaubert, le vrai, tenait à ce que le lecteur ne sache jamais si on se fout de lui ou non (correspondance, citée de mémoire). Ourednik, genre de Flaubert tchèque à l’ère du web, prend ouvertement le parti de ce que nos “teenagers” – qui ne lisent pas Flaubert, encore moins Ourednik – appellent le “foutage de gueule” : « Soit l’auteur est un imbécile, soit c’est vous ; les chances sont égales. » (chap. XXIV)
On a donc un genre de thriller bourgeonnant, de roman policier à l’intrigue réduite au strict minimum, comme des envolées à la Boulgakov dans un labyrinthe à la Borges. Ce qui donne un beau livre sur rien (Flaubert, bis). Comme l’écrivain sait écrire – au risque de se voir reprocher de faire du pur exercice de style : il paraît qu’il a traduit en tchèque Perec et Rabelais – et sa traductrice traduire, ça marche.