La Fin du monde n’aurait pas eu lieu
Daniel Morvan
Ouest-France, le 04/04/2017
En 111 chapitres et autant de fausses pistes, Patrick Ourednik imagine une fin du monde dont le bilan serait 1,08 milliard de morts, et qui se solderait par la victoire des USA, bien sûr. Sauf que tout ne s’est pas arrêté, puisque La Fin du monde n’aurait pas eu lieu.
Tel est le thème un rien farfelu du nouveau livre de Patrik Ourednik, compatriote de Kundera né en 1957, exilé en France en 1984 et qui écrit en français. Spécialiste des dictionnaires, l’auteur s’est déjà signalé par un livre qui fait autorité : Europeana. Une brève histoire du XXe siècle (Allia, 2004).
Le narrateur, ici, est Gaspard, Gaspard Boisvert, qui a été conseiller « auprès du président américain le plus bête de l’histoire du pays ». Un Candide écrivain qui traverse l’histoire mondiale et la décrypte à coups de grosses ficelles, façon Alfred Jarry, mélangeant histoires drôles et bilan climatiques. Avec quelques synthèses éclairantes : « Le capitalisme promettait le bonheur aux riches tout en laissant espérer aux pauvres d’en faire un jour partie ; le communisme promettait le bonheur à tous à condition qu’ils restent pauvres un bon bout de temps. »
Bien vu.