Traité de bon usage de vin
Ségolène Lefèvre
Boire et manger, 17/12/2010
Quelle bonne idée ont eu les éditions Allia de publier l’an passé ce merveilleux petit livre. [...]
Traité de bon usage de vin est un texte inédit qui n’est pas une version originale du texte de Rabelais, version disparue, mais la traduction d’une version tchèque que Marianne Canavaggio restitue. Une traduction qui ne cherche nullement à plagier la langue de Rabelais et c’est un parti pris excellent. Nous nous régalons à lire une langue qui se partage entre le français contemporain et celui de l’époque de Rabelais. Le verbe rabelaisien n’en est que plus accessible à un large public qui en appréciera la saveur.
« Mais qui boit de l’eau dépérira sans joie »
Cette maxime résume toute la philosophie du livre. Car on sait avant même d’ouvrir le livre que Rabelais était un chantre de la dive bouteille et qu’en qualité de médecin, il connaissait les vertus du vin. Il énonce dans ce petit traité une éthique épicurienne prônant la consommation de vin. Pour cela, il fait feu de tout bois, utilisant maximes et traditions populaires, petits poèmes et traités savants y incorporant avec un bonheur évident farces, drôleries et réflexions savantes et sérieuses.
Le texte est servi par une iconographie remarquable et très originale des petits dessins qu’on croirait tout droit sorti d’un tableau de Jérôme Bosch ou de Breughel.
Un petit livre qu’on met dans sa poche, que l’on peut lire partout, et en regard de son prix, 6,10 €, offrir et racheter pour tous nos amis amateurs de bons vins et de bonne littérature qui vont très bien ensemble et ces amateurs sont nombreux.