Aux bouquins garnis

dimanche 6 janvier 2013
par  NLLG

Aux bouquins garnis, le 17 juillet 2012


L’Histoire du XXe siècle est jalonnée de crimes et d’atrocités que ce petit livre entreprend de répertorier d’une façon tout à fait inédite. Ici, pas de chronologie, pas d’ordre apparent, l’auteur choisit tout simplement d’énumérer les monstruosités, les unes après les autres, sans ambages, sur un ton faussement naïf. Il donne des chiffres, des dates, livre en vrac des faits qui font froid dans le dos, revient sur ces mêmes faits quelques pages plus loin, ne se privant pas de répéter, de seriner, d’illustrer par des exemples absurdes et terribles, où l’anecdote se mêle à la grande Histoire, les exactions commises par l’homme tout au long de ce siècle. L’écriture, volontairement décalée, passe du coq à l’âne.

Europeana fait partie des ouvrages indispensables au devoir de mémoire. La mémoire s’efface, mais pas les livres...

« En Russie communiste les enfants des ivrognes devaient arpenter tous les dimanches la place de leur ville avec une pancarte qui disait PAPA ARRETE DE BOIRE JE VEUX AVOIR MA PLACE DANS LE MONDE NOUVEAU et en Allemagne nazie les ivrognes devaient arpenter la place avec une pancarte qui disait J’AI TOUT BU SANS SONGER A MA FAMILLE. Et quand les ivrognes ne se corrigeaient pas ils étaient envoyés en camp de concentration afin de travailler au bien commun. Sur le portail des camps allemands il était écrit LE TRAVAIL REND LIBRE et sur celui des camps soviétiques NOUS TRAVAILLONS A L’ACCOMPLISSEMENT DU PLAN. Et au lieu de dire bonjour les communistes disaient VIVE LE TRAVAIL parce qu’ils jugeaient que le travail avait des vertus didactiques et que si tout le monde travaillait le communisme triompherait dans le monde. Et quand les gens disaient BONJOUR ou SALUT ou DIEU TE GARDE au lieu de dire VIVE LE TRAVAIL ils devenaient suspects et leurs voisins disaient que c’étaient de mauvais patriotes. » (p. 72)

« Quand les prisonniers de guerre soviétiques sont rentrés chez eux le gouvernement les a envoyés en camps de concentration pour qu’ils rachètent par un travail assidu leur manque d’engagement dans l’effort de guerre. » (p.71)